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Avant-propos La notion de désertification se définit comme une dégradation des sols en zone aride, semi-aride et subhumide sèche, souvent appelée simplement « zone aride ». On estime qu’elle résulte d’une combinaison de facteurs, parmi lesquels les changements climatiques et l’activité humaine. Plus d’un tiers de la superficie totale de la terre est considéré comme zone aride. En termes démographiques, c’est un cinquième de la population totale du globe qui vit en zone aride déjà dégradée ou menacée de désertification. Pour la plupart, ces populations sont aussi parmi les plus pauvres, les plus marginalisées et les plus vulnérables politiquement. À titre d’exemple, près de la moitié de la population africaine, soit 325 millions de personnes, vit en zone aride.
Dans la plupart des pays frappés par la désertification, la production de denrées diverses est la source principale de revenus tant à l’exportation que pour les ménages, et une large majorité de la population active reste liée au secteur agricole primaire. En règle générale, la productivité agricole de bien des PMA situés en zone aride est restée faible et seule une augmentation des surfaces cultivées a pu, occasionnellement, permettre une certaine croissance agro-pastorale. Cette faible productivité est imputable à différents facteurs comme, entre autres, l’utilisation de méthodes culturales inappropriées ainsi que le manque de techniques et de technologies adéquates, combinés à un climat hostile. Qui plus est, un faible degré de transformation, des coûts de transaction élevés et un accès limité aux marchés ont souvent pour conséquence des revenus insuffisants et irréguliers.
Malgré la récente tendance à la hausse des prix des produits de base, la décennie écoulée a vu globalement décliner les prix en dollars des matières premières agricoles exportées par les PMA des zones arides, mettant ainsi en évidence un risque majeur de dépendance par rapport à une base étroite de produits d’exportation pour faire rentrer des devises. Rompre cette dépendance à l’égard des produits primaires traditionnels et diversifier ses exportations en y ajoutant des produits de meilleure valeur ajoutée constitue donc un enjeu majeur pour la croissance économique des PMA de zones arides. Apporter plus de valeur ajoutée aux productions en provenance de ces zones grâce à des industries agro-alimentaires, de préférence de petite taille et centrées sur des productions et des régions spécifiques, peut ainsi constituer un atout précieux pour améliorer les moyens d’existence des populations de ces régions.
Pour le Fonds commun pour les produits de base (FCPB, en anglais Common Fund for Commodities/CFC) comme pour la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), l’Atlas des produits est un outil de sensibilisation d’une importance cruciale, si l’on admet qu’il faut impérativement inscrire au coeur des stratégies globales de développement économique et des Programmes d’Action Nationaux (PAN) des PMA de zone aride le renforcement des capacités en termes de marchés, d’échanges commerciaux et de productivité. Par ailleurs, sa publication aidera les partenaires du développement à mieux prendre conscience des progrès réalisables dans la lutte contre la pauvreté, à la condition de valoriser toutes les formes de production durables et économiquement rentables en zone aride.
Qui plus est, cet Atlas vise à faciliter le processus de dialogue déjà engagé entre les partenaires et à créer les conditions d’un consensus autour de stratégies de production de biens intégrant le potentiel commercial des produits des pays de zone aride dans les plans nationaux de développement et les PAN de lutte contre la désertification. Si l’on veut que le commerce ait un effet réel sur la réduction de la pauvreté dans les PMA, il doit être inclus dans les stratégies de développement des pays concernés, à la fois en termes d’extension des capacités de production et au titre des PAN. Ce qui demande un effort de sensibilisation et d’échange d’informations, afin de promouvoir l’engagement actif sur plusieurs fronts d’une grande diversité d’acteurs.
L’Atlas des produits souligne également à la fois les possibilités et les faiblesses de l’activité commerciale en Afrique même. A cet égard, l’absence de marchés régionaux et l’impact de cette absence sur les paysans et les éleveurs des zones rurales sont ici clairement mis en évidence. La création et le développement d’une demande commerciale locale et nationale peuvent dynamiser la spécialisation et la diversification de nouveaux produits agricoles et aboutir à une augmentation des revenus et des capacités d’investissement des ménages vivant en zone rurale. Il ne peut en ré- sulter qu’un recul de la pauvreté. Partout dans le monde, les agriculteurs sont attentifs aux signaux du marché, et, pour peu que les incitations soient suffisantes, ils sont toujours prêts à investir du temps et des capitaux pour améliorer leur gestion des sols et s’orienter vers la culture de denrées à plus forte valeur ajoutée