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Aujourd’hui, la périurbanisation est reconnue comme un phénomène mondial animée par différents déterminants (poussée démographique, développement industriel, crise de la ruralité, etc.). En effet, les territoires périurbains sont des espaces qui reçoivent l’excédent de la croissance démographique urbaine et qui accueillent les nouveaux projets d’aménagement et de développement (promotions immobilières, implantations de zones d’activités diverses, développement des réseaux de communication, maintien ou développement de certaines agricultures, etc.). Dans ces zones périurbaines où se mêlent l’urbain et le rural, les vives tensions autour de la terre s’exacerbent. La question de la maîtrise et de la gestion du foncier constitue l’un des dossiers les plus lourds et les plus complexes : si le foncier est la clé de voûte de l’activité socioéconomique, s’il se situe à la croisée des enjeux et des orientations d’aménagement, sa complexité freine souvent la définition des stratégies susceptibles d’y répondre. C’est dire que le foncier a une très forte prégnance sur les configurations et les évolutions des territoires urbains et ruraux et sur les rapports villes-campagnes.
L’objectif du présent article est de saisir les processus de recomposition de territoires ruraux algériens depuis l’indépendance, d’expliquer les mécanismes d’évolution en œuvre et de décrypter les stratégies développées par les acteurs publics pour transformer les terres agricoles en terres constructibles (terrain à urbaniser ou pour urbanisation futur) dans les espaces périurbains des grandes villes algériennes. Pour donner plus de sens et de réalité aux dynamiques du monde rural algérien, l’investigation porte sur l’espace périurbain d’Oran, deuxième ville d’Algérie et métropole régionale de l’Oranie ; elle vise à apporter quelques éléments d’éclairage sur certains des mécanismes de réappropriation / réaffectation du sol agricole au profit de projets urbains.