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Le présent rapport porte sur la vulnérabilité climatique et environnementale des systèmes agro-pastoraux dans le centre ouest du Tchad. Ce rapport répond à l'engagement du FIDA d'assurer la résilience climatique des bénéficiaires des investissements du FIDA. Dans le cadre de son nouveau cycle d'investissement (FIDA10), la question de la vulnérabilité des populations rurales face au changement climatique doit être au coeur des nouvelles actions protées dans les années à venir. Les ressources allouées au Tchad dans le cadre IFAD10 appuieront un nouveau projet d'investissement à Kanem, Bar El Gazal, Hadjer Lamis, Batha et Guera conformément au programme stratégique conjoint Tchad-FIDA. Ce projet sera conçu courant 2017. Compte tenu du manque d'informations détaillées et adaptées sur les impacts du changement climatique dans la zone cible, le FIDA a sollicité une expertise du CIRAD afin de conduire une analyse climatique et environnementale pour informer sa conception de projet à venir. Le nouvel investissement du FIDA visera l'agro‐pastoralisme et les chaines de valeur des légumes, de la viande et des fourrages afin de sortir les petits exploitants de la pauvreté, en leur fournissant des moyens de subsistance plus rentables et plus durables. Ces investissements doivent aussi englober la résilience climatique et l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Dans la zone cible, le bétail et les systèmes agro-pastoraux sont importants. Les tendances passées et actuelles mettent l'accent sur la vulnérabilité élevée de ces systèmes aux phénomènes climatiques extrêmes et progressifs et devrait augmenter dans un proche avenir. L'objectif du rapport est donc de connaitre la principale vulnérabilité des moyens de subsistance des zones cibles (production, population, chaines de valeur, etc.) au climat actuel et futur est d'une importance capitale pour concevoir un projet avec une plus grande probabilité de succès et une durabilité accrue. Les principales conclusions du rapport sont : -Une légère augmentation des pluies se constate depuis les années 2010 et devrait se poursuivre dans les années 2030‐2050 avec une augmentation des températures de 1 à 2°c. -L'occupation du sol montre une plus forte mise en culture avec une dégradation rapide des espaces de savanes due à la prédation anthropique. -L'agriculture devient une pratique dominante, liée a l'évolution et à la pression démographique, provoquant de nombreux conflits avec les pasteurs. -L'agro-pastoralisme est un mode de production plus vulnérable au changement climatique à cause de la sédentarisation des troupeaux. -Les systèmes d'élevage pastoral et nomade qui s'adaptent mieux au changement climatique grâce aux différents régimes de mobilité a sécuriser par des politiques foncières adéquates. -L'insécurité alimentaire varie fortement d'une année sur l'autre en fonction des pluies et des récoltes, l'élevage apporte des rentrées financières quand l'agriculture offre des produits pour l'autoconsommation. Ainsi développer l'élevage permet de diminuer les risques des aléas extrêmes, développer l'agriculture permet dépasser les seuils de survie dans les ménages. Pour améliorer concomitamment ces deux systèmes de production, un développement intégrant une approche de préservation écologique des milieux en vue d'une plus grande résilience climatique des paysages agro‐pastoraux et pastoraux est à repenser.