Rapport d’étude sur les pratiques d’expropriation, d’indemnisation, de délocalisation/réinstallation des communautés affectées par les projets miniers en Guinée

La République de Guinée recèle d'importantes ressources naturelles dont un potentiel minier reconnu comme l’un des plus importants en Afrique, le pays concentrant à lui seul plus de la moitié des réserves mondiales de bauxite (2/3 avant les découvertes récentes de grands gisements en Asie du Sud Est), d’importants gisements de fer (9 milliards de tonnes), de l’or, du diamant, du nickel, du cuivre et du titane. Ce secteur est caractérisé par l'exploitation industrielle de la bauxite, de l'alumine et de l'or, qui représente pour la pays environ 20% du PIB, 80% des recettes en devise, 20 à 25 % des revenus de l'Etat, et procure 10 000 emplois directs et plus de 100 000 emplois indirects (Banque Mondiale). Ce potentiel est connu depuis longtemps, et de grandes sociétés internationales sont actives en Guinée depuis les années 1960. L’exploitation minière artisanale et à petite échelle, quant à elle, est un secteur en expansion mais désorganisé qui concerne environ 300 000 personnes et familles. Cette activité du secteur minier, en particulier industriel, n’est cependant pas sans conséquences, et, malgré des efforts de régulation du secteur, les populations sont souvent particulièrement touchées par les problèmes environnementaux et sociaux liés à la mauvaise gestion au niveau local des ressources naturelles minières, et par les conflits récurrents que cette mauvaise gouvernance suscite.