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News & Events EXPANSION DES CARRIERES DE SOCOCIM : Cette Boulimie Qui Met En Péril Le Foncier De Rufisque
EXPANSION DES CARRIERES DE SOCOCIM : Cette Boulimie Qui Met En Péril Le Foncier De Rufisque
EXPANSION DES CARRIERES DE SOCOCIM : Cette Boulimie Qui Met En Péril Le Foncier De Rufisque
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Date: 23 janvier 2018

Source: Dakar92.com

Par: Najib SAGNA

Déjà menacée par l’émergence de la nouvelle ville de Diamniadio, Rufisque ne veut pas perdre encore ses réserves foncières au détriment de sa cimenterie.

Les autorités municipales sont vent debout contre l’expansion des carrières de Sococim qui risque d’entraver leur projet d’intercommunalité devant mener au plan d’aménagement du pôle Rufisque Villeneuve.

Les populations de Rufisque, notamment des collectifs de jeunes et cadres lébous de souche, ont protesté ce week-end contre l’occupation de plus de 200 ha de terre par la cimenterie de ladite ville, Sococim. Une marche qui a mené les manifestants derrière les champs de jatropha. «Les limites des carrières de la Sococim sont clairement définies par le code minier de 1999. Aucun mètre de plus n’est attribué à la cimenterie pour espérer avoir des extensions. L’avenant N°1 de la convention minière du 03 février 2006 signée entre l’Etat du Sénégal et la société Sococim Sa dit clairement que le périmètre minier en question peut être exploité par la Sococim en profondeur et indéfiniment. Elle peut exploiter les substances concédées, objets de concession minière pour le calcaire, le marbre de calcaire, la latérite et les substances connexes dans les limites du périmètre», a déclaré le maire de la ville, Daouda Niang.

La Sococim est implantée depuis 1948 à Rufisque. Elle a signé depuis des années une convention avec l’Etat du Sénégal qui l’exonère d’impôts pendant dix ans afin d’accroître sa production. Cela, dans un contexte de suroffre sur le marché sénégalais avec la présence de trois unités industrielles. Pis, le Sénégal ne dispose presque plus de débouchés dans la sous-région. Le Mali qui absorbait le surplus des cimenteries sénégalaises dispose désormais d’industries qui vont bientôt arriver sur le marché.

Autant de facteurs qui font que les autorités municipales rufisquoises crachent sur cette boulimie foncière de ladite industrie. Laquelle est depuis quelques mois dans le viseur du maire, Daouda Niang, qui lui reproche de ne pas participer au développement de la ville. Car, malgré ses gros investissements, Sococim a des avantages fiscaux comme, entre autres, l’exonération de la patente de 1 milliard 350 millions de francs Cfa.

«Elle a prétexté, à un moment donné, cultiver sur près de 210 ha de Jatropha pour le bio carburant. Aujourd’hui, il n’y a plus de culture mais de nouvelles carrières. Il est temps d’établir une cohérence territoriale avec la nouvelle ville de Diamniadio. Rufisque a besoin d’espaces pour le recasement des populations victimes de l’avancée de la mer. Nous ne pouvons pas accepter que 200 hectares soient spoliés sans l’avis des autorités de la ville et des autorités compétentes», soutient Boubacar Ndoye Albé, maire de Rufisque-Est.

Déjà, toutes les mairies travaillent en harmonie pour créer une nouvelle ville et ne pas être dépassé par Diamniadio. Elles réfléchissent à l’intercommunalité pour mettre en place un plan d’aménagement avec un pôle intitulé Rufisque Villeneuve.