Location
Ni préavis, ni certificat de travail ni paiement des droits en cas de licenciement… Les quelques centaines d’employés de l’entreprise Delta jatropha installée dans la Sofia se plaignent de cette situation. Ils lancent un appel au secours à l’endroit des dirigeants de cette société. Rappel des faits. En décembre 2007, cette entreprise est arrivée dans la région pour implanter son siège à Antsohihy et son premier site dans le fokontany d’Ambarijely sud situé dans le district d’Analalava. A l’époque, elle a recruté 200 personnes. Et en juillet 2008, le recrutement s’est poursuivi grâce à l’ouverture d’autres sites, à savoir Ambalavola, Befandrama et Bekofafa. Là aussi, quelques centaines d’hommes et de femmes de ces zones ont été recrutés. D’après Fidèle Mananjafy du comité de défense des droits de ces employés (KMZM), la présence de cette société dans la région a été une bénédiction pour les jeunes à la recherche d’un emploi. Elle a contribué par la même occasion à réduire les vols de bovidés et autres larcins. Bref, la société a aidé à rétablir la sécurité grâce aux emplois qu’elle a offerts aux jeunes de la région.
Mais depuis 2009, la donne a changé. Le paiement des salaires des employés a commencé à accuser des retards. En mars 2009, l’entreprise a procédé à la réduction de l’effectif du personnel. Et en juin 2009, cette décision a concerné jusqu’à 85% des employés. Outre ce licenciement massif, l’entreprise n’a pas respecté les droits des travailleurs d’après toujours Fidèle Mananjafy. Les licenciés n’ont pas reçu leur solde de tout compte. Ils n’ont pas non plus obtenu un certificat de travail. Et l’entreprise ne leur a donné aucun préavis avant de les licencier. Aucun n’a porté l’affaire devant le tribunal ou auprès de l’inspection du travail. L’entreprise leur a promis en effet qu’elle allait redémarrer assez rapidement et réintégrer les employés licenciés. En octobre 2010, des représentants de l’entreprise, soit 3 étrangers et 2 Malgaches étaient sur place pour s’enquérir de la situation et payer une partie des salaires du personnel. Ils ont promis de payer le reste plus tard. Mais un an après, soit en ce mois d’octobre 2011, cette promesse ne s’est pas encore concrétisée. Après des discussions avec l’entreprise, l’on apprend que le paiement se fera suivant le redémarrage de ses activités.
Pour l’heure, aucune date n’a été pourtant avancée quant à ce redémarrage. A travers le KMZM, le personnel et les licenciés de Delta jatropha demandent aux dirigeants de cette entreprise de voir de près leur problème et de payer le salaire et droits restants. Ils souhaitent aussi que l’entreprise redémarre assez rapidement pour que les jeunes de la Sofia puissent retrouver leur emploi. Cette société n’est pas la seule à s’être engouffrée dans la filière jatropha. Elles étaient nombreuses depuis le milieu des années 2000 mais jusqu’ici, mêmes les plus optimistes semblent avoir abandonné la partie.