La Chine reconnaît enfin que plus d’un cinquième de ses terres sont polluées. Gage que pour Pékin, l’Ecologie ne se résume plus à la pollution atmosphérique désormais
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Enfin. Après des années de silence, les autorités centrales chinoises ont fini par publier, hier soir, le résultat d’une vaste enquête, amorcée en 2005, portant sur la qualité de la terre. Alors que les résultats de ce travail étaient classés, jusqu’à présent, « secret d’Etat », elles ont fini par céder à la demande de transparence de la population. Hier, on a donc appris que 16,1% des terres, en Chine, sont polluées, et que ce pourcentage passe à 19,4% concernant les surfaces agricoles. Pour les forêts et les pâturages, les proportions seraient de 10%. Même si tous ces chiffres doivent être pris avec d’immenses précautions, puisqu’aucune instance indépendante ne peut en attester l’exactitude, ils démontrent qu’au plus haut niveau de l’Etat, on est prêt à admettre, désormais, que la question écologique ne se résume pas à la pollution atmosphérique, et que la qualité des sols, donc de la production agricoles nationale, est sérieusement dégradée.
Selon le ministère de l’Environnement, le problème serait plus aigu dans le sud du pays, même si le vieux centre industriel de la Chine, dans le nord-est du pays, serait également concerné. De fait, ce sont d’abord les pollutions inorganiques qui sont en cause : elles concernent 83% des terres polluées. Pour le ministère, « les problèmes environnementaux sur les terres abandonnées par l’industrie ou par le secteur minier sont aigus ». L’agriculture est également mise en cause, via notamment l’utilisation des pesticides. Le Premier ministre a récemment affirmé vouloir « déclarer la guerre » à la pollution, et Pékin travaille actuellement à une loi qui permettrait de renforcer sensiblement les pouvoirs du ministère de l’Environnement, en particulier en matière de sanctions des industriels. Jusqu’à présent, des amendes peu élevées permettent à ces derniers de continuer à polluer. Pour les experts de la question, c’est même l’un des principales causes de la pollution en Chine : polluer est moins coûteux que de mettre à niveau son outil industriel.
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Source photo : AFP