Date: 14 décembre 2017
Source: L'Express Mada
Par: Harilalaina Rakotobe
Problématique. Le développement géographique de la capitale est de plus en plus alarmant. Ce constat a été débattu lors de la conférence qui s’est déroulée à l’université d’Antananarivo, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des villes (JMV). Madagascar l’a célébrée, pour la première fois, le 24 novembre sous la thématique « Gouvernance innovante, villes ouvertes ». Le phénomène de remblais et les risques que cela entraîne auraient été au centre des discussions lors des échanges entre les intervenants composés, entre autres, de Gérard Andriamanohisoa, Directeur général de l’aménagement du territoire et de l’équipement, et de Tolojanahary Andriamitantsoa , Directeur de l’observatoire de l’aménagement du territoire.
« Antananarivo verra l’effectif de sa population doubler d’ici une quinzaine d’années. En ce moment, la ville compte un peu plus de trois millions d’habitants alors que les infrastructures de base étaient prévues en supporter un demi-million », annonce le directeur général de l’aménagement. Autant dire que la situation de la capitale est loin de s’améliorer. Cependant, le développement géographique et démographique de la ville est inévitable pour pouvoir suivre le développement tout court. La faiblesse et le déclin des infrastructures, la mauvaise planification de l’urbanisation ne font que limiter davantage les opportunités de l’évolution économique.
Maîtrise
« Il s’agit donc d’arriver à maîtriser l’occupation du sol, en combinant cette alternative avec toutes les solutions environnementales possibles. C’est uniquement de cette façon que nous pouvons aspirer à une urbanisation plus ou moins structurée », enchaîne le directeur de l’observatoire. Outre ses facettes négatives, l’urbanisation s’imbrique fortement dans le processus de développement. Elle constitue alors l’un des moteurs de croissance rapide du pays.
Les villes sont, sans conteste, créatrices de richesses, incubatrices d’emploi et d’innovation. À l’image d’Antananarivo qui fournit, à elle seule le tiers du PIB national, à hauteur de 42% selon les derniers chiffres. Afin de puiser dans ce potentiel, des partenariats techniques et financiers sont envisagés afin de réaliser des projets structurants. « L’idée est d’arriver à la valorisation des travaux de recherche académique afin de les transposer au niveau opérationnel. Raison pour laquelle nous nous sommes directement adressés aux universitaires », explique Andriamanohisoa Gérard. « Les remblais oui, mais les remblais à outrance et sans aucune étude d’impact sont à exclure », conclut-il.