Date: 28 mars 2017
Source: Africa Post
Grace Mugabe, l’épouse du président Robert Mugabe, semble au-dessus de la loi. Des policiers ont fait irruption la semaine dernière dans une ferme pour expulser ses habitants, détruisant les habitations. Malgré une ordonnance de justice intimant l’ordre de cesser tout déguerpissement, c’est manu militari que les forces de l’ordre ont agi sous l’ordre de la première dame.
Les villageois d’Arnold Farm à Mazowe ont vécu un véritable calvaire en fin de semaine dernière. Ils ont été expulsés de leurs terres manu militari alors qu’ils y vivaient depuis 17 ans déjà. Ces terres leur avaient été octroyées lors de la très controversée campagne de restitution des terres aux fermiers noirs. Robert Mugabe avait en effet jugé « opportun » de récupérer les terres des riches fermiers blancs et de les donner aux noirs.
Expropriation injuste pour la construction d’un parc de jeu
C’est Grace Mugabe, la toute puissante première dame, qui a donné l’ordre de procéder à la destruction du village. Elle voudrait y faire construire un parc de jeu dénommé « Nehanda National Monument » en lieu et place du village fermier. Malgré une ordonnance de la justice datant d’il y a deux ans, interdisant toute expulsion des terres citées, les forces de l’ordre ont débarqué mercredi dernier dans ce village prenant les habitants par surprise.
Les villageois ont pourtant obtenu un sursis vendredi. Le juge Felistas Chatukuta de la Haute Cour avait ordonné l’arrêt immédiat des expulsions des familles de leurs terres. Une demande urgente avait été déposée au tribunal par l’intermédiaire de l’avocat Donsa Nkomo, spécialiste des droits de l’homme. La requête visait à empêcher la police et le ministre des Terres, Douglas Mombeshora, d’effectuer les expulsions.
Privation brutale de libertés
C’est donc contre l’ordonnance du tribunal que les expulsions ont repris dès samedi. Il semblerait que les fonctionnaires agissant pour le compte de Grace Mugabe soient au-dessus de la loi. « C’est une violation manifeste du droit et une privation brutale des libertés individuelles », a déclaré l’avocat des victimes au journal The Standard.